Le séducteur déclencheur : deuxième rendez-vous chez moi

 Il me répond le lendemain matin.                                                                                                       

 

Ah ouais. Traduction : OUIN OUIN. Grand classique. Tu parles de tes craintes en espérant être rassurée et le mec ramène à lui, pour se plaindre, forcément. Se plaindre, avec une excuse sortie du chapeau, quelque chose qui n'était pas problématique lors de l'opération séduction, mais devient désormais une contrainte à gérer et qui freine l’enthousiasme, surtout une fois les baloches vidées (oui, les baloches, j'ai vu Le Flambeau récemment...).

La fameuse "discussion", c'était simplement quelques phrases sur le fait de vouloir une relation sérieuse, après avoir eu des déceptions sentimentales (voir le premier rendez-vous). Le reste de notre discussion était détendu, sur des sujets triviaux, sur nos vies, sur la vie... Si à peine 5 minutes de discussion plus ou moins sérieuse sur mes attentes (le ton n'était pas solennel  non plus) le perturbent, c'est que le type veut simplement baiser. Le fun, sans s'encombrer des états d'âme de l'autre. Quand dès le départ, je suis claire sur mes intentions.

Le double message, c'est un bug. Je ne suis pas SI obsessionnelle.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il me propose d'en parler, surtout de manière aussi sympathique. Je suis surprise, mais je n'ai pas le cœur de répondre. J'ai eu une date de dernière minute entre-temps, ça m'a fait du bien, mais je vois bien que maintenant, je me méfie davantage et je suis plus froide. J'ai peur de perdre la flamme. Ce n'est pas le premier garçon qui me déçoit, mais c'est sans doute celui de trop.

Il finit par revenir à la charge, plus ou moins l'air de rien. Je me demande si "passer un moment ensemble" signifie "en parler" ou "baiser". J'hésite un peu et je décide que ce serait bien de se voir, au moins pour ne pas rester sur un froid, et parce qu'on sait jamais...

Le retour du bisous !

Je ne réponds pas. Je crois repérer un mode opératoire. Serait-il un peu manipulateur ?

Le vendredi, il m'écrit dans la matinée pour me proposer une petite soirée tranquille ; il travaille le lendemain.

On note la promesse de futurs moments ensemble.
Les promesses, les promesses, faut que ça cesse...

Le vocal de rigueur ! Il y a un mode opératoire alors !

La soirée est vraiment agréable. Il arrive avec une belle chemise blanche qui le rend extrêmement sexy. Avec ses cheveux mi-longs, il est irrésistible. Il prépare un bon dîner et me dit de ne pas m'inquiéter de ne pas savoir quoi faire pour l'aider : la prochaine fois, je pourrai cuisiner à mon tour, si je veux. Son plat est beau et délicieux. Sa voix est si suave. Une partie de mes neurones m'abandonne. La discussion est encore intéressante, mais sur des sujets généraux. J'évite d'aborder le sujet épineux de l'avenir de la relation et de ses intentions. Je ne veux pas encore mettre la pression, j'ai déjà été claire, et j'aimerais avancer doucement. La vérité, c'est que je sais que je marche sur des œufs. J'espère qu'il abordera le sujet, puisqu'il voulait bien en parler "sans problème". 

Ce n'est pas tout. Je dois avouer que j'ai revu, peu de temps avant, un homme que j'aime et avec qui je relationne depuis des années (mais qui a toujours été clair sur le fait de ne pas vouloir être en couple). J'aimerais aussi savoir ce que ma dernière date donne, car cet homme était plutôt prometteur. Je suis perdue dans ces relations sans engagement ni avenir. Ce n'est pas ce que je désire réellement, mais c'est mieux que rien, en attendant. Le séducteur me plaît, mais je ne lui fais plus tellement confiance. Par ailleurs, il n'aborde pas le sujet du sérieux non plus. Au fond, j'ai peur de sa réponse, et je ne peux pas poser une question dont je ne suis pas prête à entendre la réponse. J'ai peur que ses intentions ne soient que frivoles. J'ai peur de ne pas avoir la force de refuser cette relation. J'ai peur de devoir refuser cette relation. Je ne veux pas refuser cette relation.

Il ne dort pas chez moi car se lève très tôt ce week-end. J'espère un message le soir, message qui n'arrive pas. Il s'est peut-être couché directement. Il m'avait pourtant envoyé des messages le soir, lors de l'opération séduction. Je suis déçue. Rien non plus le matin. Je finis par prendre les choses en main au lieu de me morfondre et de rester dans la douloureuse attente. Je ne supporte pas quand les paroles ne se concrétisent pas. Les paroles non suivies par les actions, c'est un dealbreaker pour moi. 

J'espère qu'il a une bonne excuse, j'espère qu'il regrette.

Je déclenche le début de la fin.