Le séducteur déclencheur : le weekend festivalier où tout a basculé.


Si nous allons à ce festival avec mon amie, c'est pour l'ambiance, le prix, et surtout la musique. Deux groupes de notre adolescence sont à l'affiche, à un tarif abordable. C'est assez intimiste et je croise beaucoup de potes, de connaissances, ce qui n'est pas une surprise : c'est dans la région et c'est la petite scène alternative du coin. Je sais que le séducteur sera là en tant que bénévole.

Mon histoire avec mon "copain" touche à sa fin. Un énième mauvais plan de sa part a eu raison de moi. Je suis à la fois triste, car toujours amoureuse de ce type qui ne me voit que comme une amie avec qui éventuellement s'amuser, et en colère, car sur plusieurs points, j'estime qu'il a été égoïste dans cette relation. Je me doute aussi que s'il a m'a posé un plan, répondu 24 heures après, de manière évasive, et tenu à m'en parler en personne, c'est qu'il y a une femme derrière tout ça. Mon courroux est sérieux; je ne veux pas le voir pendant un moment (je tiens depuis plus d'une semaine déjà !...). Je prévois de le voir pour s'expliquer après le festival, où heureusement, il n'a pas prévu d'aller. 

Quoi qu'il en soit, je suis dans un bon mood. J'ai l'esprit plus libre ne pas l'avoir vu dernièrement, je suis bien entourée, la musique sera cool, les boissons pas chères et il fait beau.

C'est en arrivant, après avoir garé la voiture, que je le vois. Ou plutôt qu'il me voit. Je ne le reconnais pas au départ. Il a les cheveux plus longs (ou avait-il une casquette avant ?), des lunettes de soleil qui lui vont extrêmement bien, une allure détendue et un beau sourire. La gueule de bois n'a pas dû m'aider à le reconnaître non plus (ah les concerts de la veille...). Il s'approche, nous fait la bise et nous raconte brièvement la soirée de la veille. Je dis à mon amie, à qui j'avais déjà un peu raconté l’histoire, que c'est lui. Cette fois, il me marque, dans le bon sens du terme. J'envisage des possibilités.

Pendant qu'il vaque à ses occupations de bénévole, nous montons notre tente (enfin, elle monte la tente, avec un peu d'aide de ma part ; je suis une citadine), nous parcourons les lieux, saluons les personnes que nous connaissons, buvons des verres, discutons avec des festivaliers et évidemment, profitons des concerts. Nous le croisons à nouveau plusieurs fois, et une fois libéré de sa mission, il se rapproche de nous lors de certains concerts, allant et venant de temps en temps. Je ne suis pas très à l'aise, même si je suis contente qu'il soit là. Je m'excuse du manque d'enthousiasme de mes précédents messages, de ma distance, et de mes mauvais plans. Je lui avoue que j'ai eu des histoires compliquées dernièrement. Il est tactile, mais respectueux. J'en déduis qu'il est toujours intéressé.


On se quitte un instant pendant un concert. Je reviens, et je veux le revoir :



Il répond. Il vient. Il ne me déçoit pas.
Comme il l'avait fait la première fois, au bar, avec mon "copain", vers la fin de la soirée, il prend à part mon amie pour lui demander si je pourrais être intéressée par lui. Elle lui conseille d'être patient, "d'y aller doucement". Selon elle, il aurait même utilisé l'expression "diamant brut" pour parler de moi. Un tel compliment, sans tellement me connaître, avec tous les vents que je lui avais mis, je me dis que c'est un peu red flag, mais je suis flattée, j'ai envie d'y croire. Il a beaucoup insisté, il semble rester patient, et il est seul (toujours célibataire ?). M'attendait-il ? Mon ego et mon cœur frétillent ; il est mignon, gentil, intéressant et très cool. Nous avons beaucoup de points communs (oui, moi aussi je suis très cool). Je commence à envisager une possible relation.

Il m'invite à passer la nuit dans sa tente, mais mon amie n'habite pas dans la même ville que moi, je la vois rarement. J'aimerais profiter de sa présence et ne pas lui faire faux bond, même si elle n'y voit pas d’objection.

Je ne veux pas que la soirée se termine, je reprends une bière. Le bar ferme, nous marchons tous les trois jusqu'à sa tente, non loin de la nôtre, pour un dernier verre et une dernière cigarette. Il se brosse les dents. Il est si propre et prévoyant.

Mon amie et lui se souhaitent bonne nuit. Elle commence à avancer pour nous laisser un moment en toute intimité (elle gère 💜). Il me prend dans ses bras, me baise le front et réitère sa proposition, que je refuse, en lui promettant que nous nous reverrons bientôt, dans un cadre plus calme.

Je regagne notre tente et il insiste par message.





Le retour de l'emoji bisou, qui, cette fois, me fait chaud au cœur (ou à l'ego ?) au lieu de m'effrayer.

L'adolescence (pas que, remarque) n'a pas été une période tendre. La vie ne m'a pas offert les meilleurs attributs, et en plus d'être plutôt disgracieuse, j'étais horriblement mal vêtue. Le comble, c'est que j'étais grosse. Un des pires crimes pour les yeux à notre époque. Je suis toujours grosse, mais c'est moins compliqué. En ce qui me concerne, à l'âge adulte, les moqueries se font plus rares. En revanche, le désir des hommes qui aiment "les femmes qui s'assument" (mais qu'y a-t-il à assumer exactement ?) se fait moins rare. Quel plaisir d'être validée par la gent masculine, de plaire, d'être aimée, voire même d'être objectifiée (la dépendance affective brouille le jugement !). 

La séduction, les possibilités et la surexcitation de la partager avec ses copines (en mode "AAAAAAH" 🙌), je ne l'ai que trop peu vécu. Ce "tu me plais", cette insistance, ce désir de vouloir être avec moi, pour "papoter", l'idée me blottir dans ses bras... cela provoque en moi de la surexcitation et de la béatitude.
J'ai déjà connu l'amour, le désir et toutes ces sensations que l'intérêt et la validation procurent, mais ce n'est pas mon quotidien. Je suis célibataire depuis des années, et mes récentes relations n'ont pas été satisfaisantes. Je veux quelqu'un qui m'envoie des messages mignons. Je veux quelqu'un qui pense à moi, qui m'attend, qui me désire, qui m'aime.

Bref, ce soir, je suis au summum du cool. Draguée en festival, pas d'ambiguïté, bisou, promesse de se revoir bientôt, confidences avec mon amie comme avec une sœur... la meilleure soirée de l'été. 

J'ai l'impression de monter d'un étage dans le building de l'amour.

Après ces messages échangés avec lui dans la tente, et après une petite discussion pétillante avec ma copine, j'essaie de dormir. Mais j'ai tellement froid. Ses bras pourraient me réchauffer. Je craque.







La meilleure soirée de l'été.

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